SAINT SEVER
SAINT SEVER : en gascon Sent Sever (à prononcer Sén sébé) et par voie de conséquence, aujourd’hui, le « R » final n’est pas prononcé.
La présence humaine est attestée dès la Préhistoire, notamment des chasseurs-cueilleurs au Paléolithique.
Sur les rives de l’Adour, entre Aire et Dax, les Romains colonisent la région d’abord sous forme de villae puis sur la colline dominant la vallée, construisent un camp fortifié, castra romanum, avec le palais le « Palestrion » du gouverneur Adrien. Aujourd’hui la colline s’appelle Morlanne.
Au Moyen Age, la ville s’appelle Caput Vasconiae, littéralement, « Tête de Gascogne ».
La ville se développe autour de l’abbaye bénédictine construite sur le tombeau de Severus ou Sever évangélisateur de la région. En savoir plus sur SEVER.
La mention du bourg de Saint Sever apparaît au début du XIIème siècle : l’abbé Suavius (1092-1107) concède des statuts à la « ville » et autorise l’édification des fortifications à l’abri desquelles les habitants peuvent bâtir leur maison et vendre des denrées. Saint Sever devient une bourgade marchande.
Sous la domination anglaise, suite au mariage d’Aliénor avec Henri II Plantagenêt, en 1152, l’ancien site antique est transformé en Château comtal appelé Castera de Morlanne.
A partir de 1295, la ville et l’abbaye connaissent un certain déclin.
En 1360, la ville est incendiée par Jean de Pommiers, seigneur de Lescun entraînant la destruction des archives. En 1442, la ville rejoint définitivement le royaume de France.
Les Guerres de Religion accentuent le délabrement et la ville est mise à sac
Dès le début du XVIIème siècle, des travaux de reconstruction sont entrepris et de nouveaux ordres religieux s’installent sous réserve qu’ils financent la construction de leur couvent. Les Capucins échappent à cette obligation en investissant une petite église de Saint Girons près la porte de la Guillerie, et leur propre église, Notre Dame des Anges est construite en 1724. En 1630, les Ursulines construisent leur couvent sur l’actuelle place du Tribunal. Elles seront présentes jusqu’en 1905.
Le XVIIIème siècle marque le début de la politique d’aménagement urbain. Au chemin médiéval de la côte de Brille va se substituer une montée plus praticable, la côte de Morlanne. La prospérité économique entraîne la construction d’hôtels particuliers.
Aux Etats Généraux de 1789, Pierre Joseph Lamarque et Alexis de Basquiat siègent en qualité de députés de la sénéchaussée de Dax, Saint- Sever et Bayonne
Dans la première année de la Révolution, les ordres religieux ne sont pas inquiétés. Suite au décret du 29 novembre 1791 sur les religieux réfractaires, les jacobins et les capucins sont chassés de la ville et une infime partie des bénédictins demeurent dans l’abbaye investie par les institutions publiques : tribunal, mairie, sous-préfecture. Le couvent des Jacobins est transformé en magasin de fourrage et école, le couvent des franciscains est divisé entre les grandes familles. Seules les ursulines obtiennent l’autorisation de rester grâce aux lettres échangées entre le Préfet et le Maire Alexis de Basquiat-Mugriet et sont déplacées en 1802 dans l’ancien hôtel Barbotan, rue du Général Durrieu.
4 mars 1790, création du département des Landes divisé en 4 districts dont Saint-Sever qui devient sous-préfecture, avec implantation du Tribunal révolutionnaire. La Guillotine est installée sur la place du Tour du Sol rebaptisée place de la Liberté, avec plus de 20 exécutions entre 1794 et 1796..
Au début du XIXème siècle, des institutions publiques quittent l’abbaye pour s’installer dans des locaux plus adaptés : le Tribunal dans l’ancienne chapelle des ursulines, l’hôpital dans l’ancien couvent des capucins.
En 1888, construction du pont-cage en fer enjambant l’Adour pour la ligne de chemin de fer reliant Saint-Sever à Mont-de-Marsan, Dax et Pau, ligne qui sera inaugurée en 1891.
La perte du statut de sous-préfecture en 1924 puis la ligne ferroviaire excentrent quelque peu Saint-Sever qui conserve un atout touristique avec la richesse de son patrimoine historique et le passage de l’un des chemins de Saint Jacques de Compostelle.
Aujourd’hui cette commune compte 4986 âmes en 2019*.
L’église paroissiale (Abbatiale) est placée sous la protection de Saint-Sever.
Sur le territoire de la ville, sont érigés deux autre lieux de culte : l’église Sainte Eulalie (quartier Sainte Eulalie à l’est) et la chapelle Saint Jean à Péré (au nord).
La fête patronale de la ville de Saint Sever se déroule le 24 juin ou à une date la plus proche, fête de Saint Jean Baptiste.
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* source INSEE